Délibérations de la vallée du Queyras, parafées par Guil. Berthelot, lieut. particulier au baillage de Briançon, 9 novembre 1767.
1767, 10 novembre Difficultés avec Balthasar Fantin la Tour, avocat, au sujet d'une dette. — 1er décembre La taille royale de la vallée en 1768 est de 10.088 1. 7 s. — 1768. 14 juin. « Le controolleur général est instruit du mauvais état des forêts qui existent dans la vallée de Queyras et des dégradations qui s'y commettent ». Ces bois, « de pins, sapins et mélèzes, scitués sur le plus haut des montagnes, entrecoupez de rochers inaccessibles », sont la plupart situés au-dessus des villages et des possessions des habitants. Les consuls n'autorisent, chaque année, que la coupe nécessaire en « bois secs, tortueux et deffectueux qui tombent par vétusté », ce qui tend à la conservation des forêts. « Il faut un siècle pour produire une pièce de bois d'un pied de diamètre, par la rigueur du climat et de la mauvaise qualité du sol... Si les forêts étaient divisées par couppes, la vallée deviendroit bientôt inhabitable, par les lavanches et ravines auxquelles elle seroit exposée et desquelles on a de la peine à se garantir, malgré les soins multipliés qu'on se donne ». — 25 juillet La comté de Saint-Véran promet, moyennant 96 1., de se désister de toutes réclamations. Jean-Pierre Philip, entrepreneur du pont de la Sagne, a terminé son travail, « suivant le devis dressé par M. Bouchet, ingénieur en chef ». — 15 août. Jean Isnel, consul de Saint-Véran, est désigné pour aller assister, à Briançon, « à l'inventaire qui doit se faire des papiers qui sont renfermés dans les archives de l'hôtel de ville de Briançon, consernant le bailliage, attendu le changement de secrétaire qui a été fait en lade ville ». — 15 novembre La taille de 1769 est de 10.686 1. 12 s., y compris « 2.147 1. pour la part que doit suporter cette vallée pour les ouvrages à faire aux ports maritimes du Royaume », et 633 1. 17 s. pour sa part concernant « les réparations à faire contre les rivières et torrents ». — 15 décembre Jeanne Audier, veuve d'André Fantin, réclame 4.184 1. pour la fourniture de « 26 mulets morts, à raison de 120 1. le chaqu'un », et leurs journées en 1744. — 22 décembre Répartition de diverses dépenses communes : à Albert et Jean Simon, « qui sont allé, chacun avec leur mulet, à Briançon, chercher les ardes de M. Allemand de Châtelard, notre commendant », 10 1.; fraix du présent registre, 4 1. 16 ; à Fantin, « pour ses peines à commender les corvées dans la Combe », 8 1.; port de 12 soldats invalides à Guillestre, 24 ; logement de la compe de M. d'Astier, cape d'invalides, 2 lieutenants, 60 soldats, en tout 67 places, à 9 deniers pour chaque place, 2 1. 9 s. 6 d. Total, 630 1. 1 s.
1769, 23 février Pouvoir à Chaffrey Vasserot, bourgeois d'Aiguilles, de régler la quittance des 300 1. que réclame Balthasar Fantin la Tour. — 10 juillet Jean Eyméoud, ancien consul de Molines. et Ant. - Jos. Fantin. not. d'Arvieux, iront à Embrun, souhaiter la bienvenue à l'archevêque, « nouvellement arrivé dans son diocèse ». — 12 septembre L'Intendant a accordé une diminution de 1.000 1. sur la capitation de cette année. — 2 octobre Répartition desd. 1.000 1. — 16 décembre La taille de 1770 est de 11.353 1. 15.
1770, 21 mai. L'Intendant, le 15 mars, a accordé une diminution de 2.036 1. sur la taille. — 12 juillet Le comte de Tonnerre, commandant la province, « se propose de faire une tournée dans le Haut- Dauphiné et surtout dans la partie du Queyras, et de faire la visite de l'extrême frontière ». Il sera le 23 au Château, le 24 à Abriès, où il séjournera le 25 ; le 26, à Molines. Le vallée lui fournira, à lui et à sa suite, « les aprovisionements et danrées ». — 22 décembre La taille de 1771 est de 11.143 1. 16 s. 3 d. En 1766, « le pont appelé Pont de Pierre , quoyqu'en bois, sur le Guil », emporté par le Guil, « interrompit totallement le commerce. La vallée du Queyras feut obligé, quoyqu'à ce non tenue, de passer un marché (pour que le commerce ne feût pas interrompu et que la communiquation du Mont-Dauphin avec le Château-Queyras eût son cours), de passer un marché avec Guilleaume Gérard, habitant à la Maison du Roy , près du Pont de Pierre, pour construire une passerelle sur le Guil ». Pareil cas s'est produit en 1768 et en 1769. « Gérard a rempli son pris-faict à la satisfaction de lade vallée... D'ailleurs, il a rendu et rend journellement nombre d'autres services, surtout dans les mauvaises saisons et lors des mauvais chemins, à plusieurs particuliers, et touts les voituriers qui auroi[en]t infalliblement péris, avec leurs bestiaux et voitures, sans son secours ; duquel il ne reçoit d'autre récompense que ce qu'on lui donne volontairement ; et on peut regarder cet homme, dans la sittuation présente et dans touts les temps, très utille au public et fort officieux à rendre service ». La vallée se pourvoiera pour lui procurer le payement, par qui de droit, de ce qui est dû.
1771, 3 janvier Jean-Pierre Philip, ex-consul du Château, entrepreneur du pont de La Saigne , sur le Guil, en 1767, réclame le payement de 1.075 1. — Répartition des charges communes en 1770 : à Molines, « pour fournitures faites à l'occasion de la tournée de Mgr de Tonnerre, commandant dans la province », 255 1. 9 ; à Arvieux, à la même occasion, 289 1. 18 ; au Château-Ville-Vieille, id., 199 1. 10 ; à Abriès, 380 1. 5 ; à Ristolas, 77 1. ; à Saint-Véran, 13 1. 4, etc. Total, 1.382 1., soit, sur 117 servants, 11 1. 16 s. par servant. — 21 mai. Ant.-Jos. Fantin, not. d'Arvieux, est chargé de retirer à Briançon la portion des rentes que la vallée reçoit des États de Bretagne. — 25 mai. Accord entre les comtés sur l'entretien des chemins de la Combe, « depuis l' Ange Gardien jusquas à l' Oule de Gournier , et depuis le Viyer jusques aux limites de l'Embrunois... Lequel entretien n'est que pour épiérer et terrasser, et réparer la planche de l'Eau qui vient d'Arvieu ; et, en cas de ravin et : enlèvement, lade planche restera à la charge de la vallée, de même que les ponts et meurs consernant l'ouvrage d'art ». — 11 juillet Le duc d'Orléans annonce qu'il a choisi M. de Mary « pour remplir la charge d'agent général de cette province » et qu'on peut s'adresser à lui avec confiance, etc.