Délibérations de la vallée du Queyras 1630, [janv.]. Ordre par le duc de Créqui, au sujet de l'étape de Valcluson. « Bellon, consul d'Abriès, et Mathieu Faure, de Mollines, ont faict cette vacation ».
Février Communication d'une quittance des « consuls de Valcluzon de 337 escus, du 18 de ce moys, à compte des denrées fournies par iceulx au logement des gens de guerre de M. de La Tour, pour raison duquel ceste vallée leur est donnée en ayde ». Les consuls de Briançon ont convoqué l'assemblée du bailliage « à Briançon ou Sainte-Catherine... à jeudy prochain ». M. de Savine écrit que « Mgr le mareschal de Créquy nous a donné en ayde aux stappes du bailléage d'Ambrun ». — 8 février Ordre a été donné par le cardinal [de Richelieu] de décharger les trois bailliages de la fourniture de mulets et de 15 1. 19 s. par feu. — 10 février Ordre de fournir au sr Paléologo « 150 mulletz de voiture pour fère le charroy des bledz du Roy et munitions de guerre en Piedmont ». — 15 février Présent au comte de Sault de deux mulets, l'un de 71 et l'autre de 49 écus ». Imposition au requis de David Puy, not. de Ville-Vieille, de 78 écus au profit de Jacq. Garcin, not. de Molines, qui, le 28 et 29 janvier, avait payé « 14 pistolles [et] dymy Espagne, 11 escus sol, 3 doublons de Gênes, 1 doublon Itallie, 1 pistolle et demy Itallie et 48 solz monnoye ». — 19 février « Le sr de Saint-Martin, archer de la connestablie soubz le grand prévost de France », qui est venu en Queyras, réclame 150 mulets, « en faveur du sr Paléologo, pour le charroy des bledz de Briançon à Suze ». Jacq. Meyer, not., a été « constitué prisonnier à Briançon, riesre M. Videl, chastelain, à requeste du sr grand prevost de l'armée ». — 20 (?) février Jean Faure et Blaise Martin, not., consuls de Molines et d'Aiguilles, se sont rendus « vers Mgr le cardinal de Richellieu et Mgr le comte de Sault » à Embrun, au sujet de « l'entretien des régs de La Tour et d'Aigue-bonne ». Les gardes qui sont à « La Chappellue et à Brunissard se retireront dès demain ». — 24 février Chacune des sept communautés du Queyras enverra « deux asnes et ung homme pour les conduire », afin d'aller porter du vin à l'étape de Sézanne. — 27 (?) février « M. Boffier, avocat général au parlement de Dauphiné », sera prié d'aller à Turin afin d'obtenir la révocation d'un ordre donné par le card. de Richelieu au sujet des dépenses faites par le régt d'Aiguebonne et la compe de « chevaulx-legiers de Mgr le mareschal de Créquy » à Upaix.
1630, 5 mars. Chaffrey Jouve, not.. me Berthelot et Jacq. Arnaud iront à Suse, afin d'obtenir du maréchal de Créqui ou du comte de Sault décharge des 400 recrues du régt d'Aiguebonne, logés en Queyras et « qui veulent vivre à discrétion ». — 8 mars. Sur l'ordre du card. de Richelieu, donné au camp de Suse le 5, la vallée devra « porter et voiturer 400 charges bled, du magazin du Roy de Briançon à Sézanne, en payant 17 solz pour quintal par advance ». On enverra « aud. charroy 54 asnes » ; Molines en fournira 11, Arvieux 10, Le Château-Queyras 9, Abriès 7, Aiguilles 6, Saint-Véran 6, et Ristolas 5. Paul Jouve, qui a conduit «17 asnes portant vin à l'estappe de Sézanne », a dépensé pour 2.778 livres de vin, 130 1.5 s. — 15 mars. Gaspar Hugues, de Molines, et Germain Albert, d'Arvieux, iront à Sézanne afin de délivrer le foin, vin, les « bled, chair et avoine », fournis par la vallée aux consuls dud. Sézanne « pour les gens de guerre qui y passeront et logeront». — 23 mars. « Mgr d'Hémery » à donné, le 21, à Briançon, l'ordre à la vallée de « fournir cent beztes de voyture, avec les sacz, pour voyturer les bledz des magazins de Briançon à Sézanne ». — 27 mars. Colisieux, gouverneur du Queyras, produit un ordre donné à Pignerol, le 22, par le card. de Richelieu, qui prescrit aux troupes levées en Queyras de se rendre à Mirebouc, par « la montagne La Croix » ; mais elle est actuellement presque inabordable.
1630, 10 avril. Le châtelain Mathieu Humbert s'est rendu, le 3 avril, à Embrun pour « supplier Mgr l'archevesque d'Ambrun de continuer ses affections et volontés envers ceste vallée et luy donner, de la part d'icelle, trois moutons que sont esté fournis par Agulhies, Arvieu et Chasteau, chasque comté un, au pris de 13 l. le chascun ». Conformément à la lettre du maréchal de Crequi au gouverneur Colisieux, on fera « ouvrir la montagne de La Croix », pour que « gens et beztes y passent commodément dans deux jours ». — 18 avril. Ordre de « M. de Jeannin, intendant général des vivres en l'armée d'Italie », daté de Briançon 15 avril, aux consuls du Queyras de « fournir 150 beztes pour la voyture des bledz de S. M. de Briançon à Sézanne ». Jean Videl, de Briançon, fournira pour le Queyras lesd. 150 bêtes dès le 20 avril. « Plusieurs paouvres personnes » de la vallée, « réduytes à une extrême nécessité », envoyent Ant. Donnette, de Molines, acheter du blé appartenant au fermier de « M. d'Aspremond, gouverneur du Chasteau-Dauphin », à Thèze en Provence. — 25 avril. Le châtelain « faict voir ung ordre de Mgr le card. de Richellieu, général des armées du Roy en Itallye, du 23e de ce moys, par lequel est porté que les consulz de la présente vallée de Queyras feront, en toute dilligence, ouvrir les passages et les chemins, despuys Guilhestre jusques au col de La Croix, en sorte que deux mulletz chargés y puissent passer librement;... en oultre qu'ilz feront dresser des magasins de foing et advoine et de vivres pour les mulletz et les mulletiers, ès villages de Ville-Vieilhe, Chasteau-Queyras et aultres » et ce, dans six jours. « Toutes les communautés y travailheront demain et aultres jours suyvantz ». — 27 avril. Ordre par le châtelain « de faire travailher, demain, à la réparation des chemins royaulx, nonobztant qu'il soit jour de dimanche ». — 28 avril. « Le régt de M. de Péraud a ordre d'aller loger, ce soir, à Abriès, pour passer en Piedmond... Est nécessaire d'aller ouvrir les chemins à la descente vers Mirebouc ».
1630, 5 mai. On payera 79 écus 31 s. aux « communautés de Montmorin, Rozans et Verclouse », pour l'entretien des chevau-légers du maréchal de Créqui. Copie d'une lettre du card. de Richelieu, datée du « camp de Pinerol » le 3, ordonnant de transporter du foin et de l'avoine, des magasins d'Embrun à Briquéras, « pour 45 solz pour quintal de foing et 40 s. pour eymine d'avoine », et de tenir ouvert le chemin de « la montagne de La Croix ». — 8 mai. Les consuls promettent « de faire voyturer six mil charges bled, du poidz de 250 livres la charge, dès le lieu de Sisteron jusques au lieu de 1 Boby au val de Luzerne », avec obligation de fournir 100 charges à Boby chaque jour, « sauf légitime empêchement, soit par quantité de nèges sur la montagne, ravage d'eaus, deffaut des pontz », etc. Ordre par le maréchal de Schomberg « d'establir une estappe aux lieux près de la montagne de La Croix, pour loger le régt de Picardie », à Abriès ou à Aiguilles, « et pour 1.700 hommes », soit 2.550 livres de viande, 1.550 pots de vin, 30 quintaux de foin, 20 setiers 1 cartière d'avoine, etc. — 12 mai. Copie des lettres du cardinal de Richelieu (camp de Pignerol, 26 avril) et du maréchal de Schomberg (6 mai), ordonnant de transporter en Italie les quatre pièces de canon qui sont dans led. Queyras... et qui apartiennent à M. le duc de Mantoue », ainsi que « les cordages et bouletz », et,'à cet effet, de fournir 500 hommes « pour faire les chemins, que la conduyte desd. pièces par le costé de Briançon et Césanne y apporte de difficulté ». Jean Albert, not, d'Arvieux, ira représenter au maréchal de Schomberg, lieutenant général de l'armée en Italie, l'impossibilité de satisfaire à ses ordres. — 18 mai. Nouvel ordre dud. maréchal de Schomberg, daté de Pignerol le 15 mai 1630, prescrivant aux consuls du Queyras d'assister le sr de Cahier, commissaire ordinaire de l'artillerie, pour activer la « conduite de quatre canons », qui sont au Château-Queyras. — 29 mai. Injonction aux mêmes de donner « aide aux trois commtés de Névache, Puy-Saint-Pierre et Cervière, pour l'entretien de trois compe de cavalerie, y logés par ordre de Mgr de Montmorency du 27 du présent ».
1630, 4 juin. Teneur de la lettre du duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, lieut. général de l'armée en Italie, demandant « 800 hommes avec 12 beztes de voyture pour concluyre lesd. canons et porter les équipages jusques aux limites de lade vallée tirant droict à Cervière ». Ordre du maréchal de La Force, lieut. général, de « fournir l'estappe au lieu d'Abriès, dans huict jours, pour le passage des régs du Péraut et de Anibal... sur le pied de deux mil hommes ». Imposition à ce sujet de 4.000 livres de pain, 3.000 1. de viande, etc. « On prendra du foing aux lieux et maisons où il s'en trouvera dans la présente vallée... pour 30 solz le quintal ». — 7 juin. Le duc de Montmorency, le 2 juin, a donné pour aide à la vallée les comtés de « Seilhac, L'Argentière et La Roche ». Le lendemain, 182 hommes iront travailler sur le chemin de Brunissard et la montagne d'Ysoard, pour y faire passer les quatre canons susd. — 11 juin. Ordre du maréchal de La Force de transporter. d'Embrun à Ristolas à et Boby, le blé destiné à l'armée. — 13 juin. Injonction aux habitants de Ristolas, Abriès et Aiguilles de travailler, « demain, à la repparation des chemins ruynés par le ravage des eaux... A cause de l'abondance des eaux et ruyne advenue », les habitants ne peuvent « rebastir, en plusieurs endroitz, jusqu'à ce que les eaux soyent diminuées, et aussy par la pauvreté à laquelle les habitantz de ceste vallée sont réduitz, n'ayant rien de quoy vivre, sont grandement en peyne de fournir ce que sont commandés aux estappes. Toutesfois ilz y feront tout ce qui leur sera possible ». — 23 juin. Ordre a été donné à Embrun le 21, par Mgr d'Émery d'activer le transport des grains. Toute bête chargée d'autres choses sera saisie et confisquée. Depuis dix jours, la plupart des chemins ont été ruinés « par le ravage des eaux extraordinaires ». Ceux qui « sont à la garde pour la santé, du cousté de Guilhestre, ne veulent plus » continuer. Chaffrey Borrel, not. de Ristolas, préposé au contrôle du blé du Roi, est malade ; David Puy, not. de Ville-Vieille, est nommé à sa place. Me Bellon, procureur au bailliage de Briançon, désire « retirer en ceste vallée deux de ses enfans en quelque lieu escarté », à cause du « danger de contagion dont les habitans de Briançon sont affligés ». — 24 juin. Mathieu Humbert fera construire une « hutte ou cabane » à « La Fuzine , dans la combe du Véhier », proche de Montbardon. On accorde aud. sr Bellon de « fère conduyre sesd. enfans en ceste vallée », mais à condition de payer « la quaranteyne qu'on trouvera bon leur donner » ; et, attendu que divers lieux du bailliage de Briançon sont atteints de contagion, on formera un conseil de santé pour « se prendre garde et ordonner ce qu'on trouvera à propos de fère pour la conservation d'icelle en ceste vallée ». — [25 juin]. Colisieux, gouverneur, prescrit aux consuls d'Abriès de préparer le logement de 3 comps de chevau-légers pour le 26, et à ceux d'Arvieux, celui de 12 comps de chevau-légers et 4 de carabins. Chaffrey Jouve se rendra auprès de Mgr de Montmorency, lieut. général, pour tâcher d'obtenir l'exemption de ce logement.
1630, 6 juillet Ordre à chaque comté de fournir 100 quintaux de foin pour les « mulletz que voyturent les bledz du Roy d'Ambrum » à Ristolas. — 9 juillet On continuera la « garde de la santé » à La Chappelue. — 12 juillet Barthél. Chabrand, de Molines, est commis pour représenter au « sr de Servien, intendant de la despence de l'armée du Roy en Italie », que « les hommes de ceste vallée sont obligés de travailher à la voyture des bledz de Sa Magezté, et à ce sont occupés ordinairement ; d'autre part, qu'ilz sont incapables de la conduyte des chars, n'en uzant aucunement aud. val, pour eztre pays montueux, et qu'il soit son bon plaisir descharger la vallée de lade fourniture ». — 19 juillet Il est nécessaire d'avoir « un chirurgien expert au faict du mal contagieux, pour viziter les mallades qui se treuveront attaingtz et les sesparer des aultres ». Chaffrey Brun ira à Grenoble à cet effet. — 8 août. Ordre de surveiller avec soin les soldats des « garnisons de Suze et de Pignerol », qui désertent et pénètrent en Queyras. Sébastien Dutru, chirurgien de Grenoble, s'est rendu en Queyras « pour le soulagement de ceux qui se trouvent ou seront attaingtz du mal contagieux ». On lui payera 300 1. par mois par avance et une monture, et à la Dlle Fourrière, pour les soins qu'elle a donnés à « M. de Servien, M. Picot et aultres », 8 1. 18 s. par jour. — 31 août. On fournira aide au sr de Cloteyraud à l'étape du « Plan de Fazy ». — 6 septembre 205 1. seront payées à Sébastien Dutru, chirurgien de Grenoble, pour ce qui lui est dû. — 29 septembre La vallée doit « entretenir 24 soldatz pour garder les passages et arrester les soldatz qui se desbandent de l'armée du Roy en Italie ».
1630, 4 octobre « M. Marly, commissaire ordinaire et provincial de l'artilherie de France à Calaix et pays reconquis, et à présent commissaire général en l'armée d'Itallye », ordonne à Ristolas « de fère charrier seze milliers de plomp ou environ de Ristollas à Beuby, à raison de 32 solz pour quintal ». Le maréchal de Schomberg, le 1er du mois, exige 33 mulets avec cordages. — 6 octobre Si la garde sur les cols n'a pas été faite très exactement, c'est que les soldats de plusieurs commtés « sont tumbés malades du mal contagieux et, partant, contrainctz de se retirer, mais qu'ilz n'ont aucunement désobéis aux ordres de Mgr le cardinal ». — 14 octobre Ordre par « Mgr de Marilhac, mareschal de France, lieut. général pour le Roy en son armée en Italie » aux consuls de Molines de fournir à M. d'Hénery 60 mulets « bastés et ferrés » et deux capitaines. A cause de l'impuissance des habitants et de « la maladie contagieuze », on ne pourra fournir que 28 ou 30 mulets. — 3 novembre David Dalmas, d'Arvieux, ira « à Boscodon treuver Mgr l'archevesque d'Ambrun et sçavoir s'il a heu nouvelles » du passage prochain de dix mille hommes, afin de les faire passer ailleurs qu'en Queyras, « attendu la maladie contagieuze et paouvretté du peuple ». — 16 novembre Difficultés avec Valcluzon au sujet de saisies de brebis du Queyras, de 50 pièces de drap grossier d'Arvieux, etc. — 23 novembre Ordre « du sr de Belloy, général des vivres de l'armée », du 21, qui prescrit de « dresser des magasins de foing et avoyne aux lieux du Chasteau et Ristollas », pour les mulets qui transportent des blés pour l'armée, suivant commandement de Mgr d'Argenson, du 19, qui ordonne de porter 5.000 charges de blé « de Saint-Chaffré à Pinerol et Suze ». — 1er décembre Louis Cloteyraud réclame 80 1. 17 s. pour fournitures lors du passage de l'armée. — 16 décembre D'Argenson, « intendant de la justice, police et finances en Dauphiné », prétend qu'il y a des grains et farines à Abriès et Ristolas.