La salle de lecture et les services de recherches à distance et de numérisation à la demande sont maintenant fermés. Plus d'informations en cliquant ici.

Estampes japonaises des Hautes-Alpes

20 / 108

ADHA, Z La Mazelière, 1140/20

La 33e station du Tōkaidō, Futagawa. Hiroshige (1797-1858) et Kunisada (1786-1865). 1854-1857. De la série Les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō par deux pinceaux. Epoque d’Edo (1603-1868). Xylogravure sur papier (nishiki-e), 23,5 x 35,5 cm, format ōban tateye. ADHA, Z La Mazelière, 1140/20

La série Les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō par deux pinceaux et l’un des plus beaux exemples de collaborations d’artistes. Hiroshige et Kunisada, les deux pinceaux, étaient deux amis et deux maîtres de l’art de l’estampe. Ils s’associent à la fin de leur carrière et de leur vie, chacun apportant ce qu’il préfère et ce en quoi il excelle : le portrait pour Kunisada, et le paysage pour Hiroshige. Le thème est évidemment repris des séries du même nom, autour desquelles Hiroshige invente des variations depuis plus de vingt ans. 

Au premier plan, deux femmes sont vêtues à l’identique de kimonos rouge et or. L’une est agenouillée, le visage penché vers l’avant, et lève les bras pour se protéger de l’autre femme. Une main délicate sort des manches larges. La seconde femme, le visage cruel, est debout et un bras levé, s’apprêtant à frapper la première. Il s’agit à l’évidence d’une scène de kabuki, et donc d’une yakusha-e (estampe sur les acteurs).

Derrière elles, comme un décor de théâtre et pourtant extrêmement présent, s’étend un paysage typique de la dernière période d’Hiroshige. Au premier plan se découpent des rochers et des arbres, puis une colline qui descend en pente douce jusqu’à la mer. Dans une large baie, de nombreux voiliers évoluent. Ces petits rectangles blancs sont présents dans les estampes d’Hiroshige dès les années 1830. Les couleurs sont franches : bleu, vert et jaune pour l’essentiel.

L’estampe 1440/122 mariait une figure et un paysage, mais le mont Fuji y apparaissait secondaire, ne serait-ce que parce qu’il occupait seulement le tiers supérieur de la feuille. Ici, l’estampe est divisée en deux moitiés égales, et chacune met l’autre en valeur, par les couleurs ou la composition – ainsi, la tête de la femme de droite ne cache rien d’essentiel sur le paysage.

Cette série est peu connue, pourtant, c’est en quelque sorte l’aboutissement de la carrière de deux artistes majeurs de l’art de l’ukiyo-e.

Retourner à la galerie